Dysphasie et scolarisation en classe spécialisée
Le diagnostic de dysphasie est posé en 2010 par un centre de référence "Troubles des apprentissages" suite aux bilans effectués en hôpital (bilan ORL, bilan neuropsychologique, orthophonique). Les années précédentes, lorsque Dominique avait 2 ans, les troubles du comportement et l’absence de langage observés en crèche, pousse la famille à consulter. Il est alors évoqué à l’époque un trouble autistique. En grandissant et avec les prises en charge mises en place, Dominique a pu progresser en langage et en communication, ce qui lui a permis d’adopter un comportement social bien conforme à la norme attendue pour son âge. Pour l’accompagner dans sa scolarité, Dominique a bénéficié en maternelle de l’aide d’une auxiliaire de vie scolaire puis a ensuite obtenu une place en CLIS (Ulis-école). Ces classes accueillent des enfants avec des troubles cognitifs globaux, ce qui ne correspondait pas au profil cognitif de Dominique qui dispose de très bonnes capacités intellectuelles hors-langage.
Les difficultés rencontrées par Dominique dans sa scolarité sont essentiellement des difficultés à comprendre le langage oral, exprimer sa pensée de manière structurée en trouvant les mots, une importante fatigabilité et des difficultés d’attention. Tout ceci nécessite des aménagements pédagogiques importants qui justifie de la nécessité de scolarisation avec un dispositif adapté et non pas en classe ordinaire.
La dysphasie : de quoi s’agit-il ?
La dysphasie est un trouble du langage oral. Il existe plusieurs type de dysphasie (expressive, réceptive, syntaxique). Il s’agit toujours d’un trouble structurel, spécifique et durable et non pas d’un "simple" retard de langage. C’est un trouble spécifique car la dysphasie n’est pas secondaire à une surdité, une déficience intellectuelle, un trouble psychologique, une carence éducative ou une lésion neurologique. La dysphasie touche environ 2% de la population française, en majorité des garçons. Elle peut également être associée à d’autres troubles fonctionnels comme la dyslexie. Les signes d’alerte dès 3 ans sont : le message oral de l’enfant est inintelligible, l’enfant ne construit pas de phrase simple de 3 mots, il ne comprend pas un message simple sans explicitation gestuelle.
Tout retard de langage, même important, ne sera pas nécessairement une dysphasie. Après la phase de repérage (parents, enseignants, Rased) puis de dépistage (médecin de PMI, santé scolaire ou médecin de famille), importance du bilan orthophonique et pluridisciplinaire (en particulier audio et psychométrique). La phase diagnostique peut durer plusieurs mois, l’enfant doit alors être aidé dans ses difficultés de communication.
Les aménagements et adaptations pédagogiques pour favoriser les progrès dans les acquis...