Un regard de citoyen
Voici trois ans que Francine Ambroise, directrice de l’école de la Gare et déchargée à mi-temps, a décidé de mener un projet autour du patrimoine avec ses élèves de CM2. L’idée lui est venue lors d’une visite guidée de la ville de Soissons, un week-end : “Cette visite m’a ouvert les yeux sur la richesse de notre patrimoine culturel et historique, mais surtout m’a donné l’envie de la transmettre aux enfants.” Et c’est ainsi que, depuis trois ans, les élèves de CM2 participent à un projet patrimoine et réalisent un “Petit journal du patrimoine”, qui participe au concours scolaire du meilleur Petit journal du patrimoine organisé par la Fédération Patrimoine Environnement (ex- FNASSEM). La première année, la thématique a porté sur les traces du XVIIIe siècle. Le journal a relaté une visite guidée de la ville, de son musée de l’abbaye Saint-Léger (où ils ont pu étudier Le serment de la liberté de J. L. J. Hoyer), la rencontre avec Sophie Landry, guide conférencière, notamment. La visite de la ville étant une bonne entrée en matière, elle est depuis maintenue chaque année, en ouverture du projet patrimoine.
Le patrimoine rond
Après avoir travaillé l’année suivante sur le patrimoine culinaire, Francine Ambroise et Estelle Durand (sa décharge à mi-temps) s’intéressent cette année au patrimoine rond, thème de l’édition 2013 du concours. Pour amorcer ce travail, les élèves de CM2 ont, comme leurs prédécesseurs, découvert le temps d’une demi-journée leur ville et son patrimoine du xviiie siècle. “C’est l’acte I, explique la directrice. Nous nous sommes rendus au Musée d’Histoire de la ville, avons regardé ses oeuvres majeures et observé un plan de Soissons avant la Révolution. Nous avons ensuite parcouru la ville pour retrouver ces traces : les vestiges des remparts, le portique de Saint- Jean-des-Vignes, la Grand’ Place.” Entre-temps, les deux enseignantes ont également prix contact avec l’artiste qu’elles souhaitaient inviter dans leur classe, en lien avec le thème. Il s’agit du sculpteur Jacques-Victor André. Ce choix n’est pas anodin : il a réalisé la fontaine (tout en rondeur) qui s’anime sur la place juste devant l’école, face à l’église Sainte-Eugénie. Une place à l’histoire insolite. Eugénie de Finfe, ayant perdu mari et enfant, décidait de léguer une partie de son argent pour la construction d’une église et d’une école… celle-là même où les enfants travaillent aujourd’hui : l’école de la Gare, toujours dans ses murs début XXe siècle.
L’artiste et son oeuvre
Acte II, travail autour du thème. Celui- ci passe par deux temps forts : la visite des archives de la ville et la rencontre avec Jacques-Victor André. Francine Ambroise a volontairement programmé la rencontre av...