Mélanie Pescheteau, enseignante en maternelle à Saint-Georges-sur-Moulon (Cher)
Qu’ont changé les nouveaux programmes dans vos pratiques avec les élèves ?
Mélanie Pescheteau : Ils me plaisent beaucoup… J’allais déjà dans leur direction avant qu’ils n’apparaissent. Je suis très sensible à la notion de bienveillance car je travaille dans une classe de trois niveaux où je dois m’assurer du développement de chacun à son propre rythme.
J’ai mis en place des ateliers autonomes pour que les enfants progressent à leur rythme, en m’appuyant sur la méthode Montessori. Comme j’estimais qu’il manquait la dimension de coopération entre les enfants, j’ai mis en place des jeux de société et de coopération selon la pédagogie Freinet, entre autres.
La rentrée des plus petits se fait plus facilement, car les enfants déjà scolarisés ont déjà des habitudes de travail, ils font par imitation et sont demandeurs. Cela permet d’accélérer la mise en place de la classe. J’aime bien qu’un grand aide un tout petit. Quand je montre un atelier, un enfant peut expliquer à un autre, cela lui donne une responsabilité, développe son langage, lui permet de s’exprimer avec clarté.
Comment allez-vous mettre en place le carnet de suivi des apprentissages ?
M.P. : En fait, je travaille avec depuis un an. Ayant les trois niveaux de maternelle, je devais avoir une cohérence. C’est pourquoi, j’ai démarré le carnet de suivi des apprentissages dès que j’ai pu. J’ai choisi un carnet relié dans lequel je peux ajouter des feuilles. Je me suis inspiré du site Vivi de class' qui a sorti un cahier de réussite sous format publisher. J’ai pu modifier certains dessins qui me convenaient moins et j'ai rajouté une page sur le spectacle vivant.
Quel est votre premier bilan ?
M.P. : Il est très long à mettre en place et je le fais valider par les enfants deux fois dans l’année. Ce n’est pas possible de le faire au quotidien, je n’en ai ni le temps ni les moyens. C’est le côté individuel du carnet de suivi des apprentissages qui est très prenant car j’ai 25 élèves. J’y consacre une partie des matinées du mois de janvier, en individuel, pendant que les autres enfants sont en atelier autonome et avec l’Atsem. Je m’isole avec un enfant dans un coin de la classe et je surligne avec lui tout ce qu’il sait faire. Je refais la même chose au mois de juin. C’est la seule façon que j’ai trouvé de remplir ce livret que je trouve essentiel car il permet de conserver une trace et de voir les progrès des enfants.
J’ai présenté le carnet aux parents lors de la rentrée scolaire ; ils peuvent le regarder le matin à l’accuei...