Thèmes 3 et 4 : L'hospitalité, la justice
Les dilemmes de la période 1 (de l’invisibilité et du vol) invitaient les élèves à développer une sensibilité pour autrui. À présent, il faut donner une forme concrète à cet élan en analysant les concepts d’hospitalité et de justice. Avoir de la sollicitude pour autrui est une chose, s’organiser pour que cette sollicitude ne soit pas seulement une bonne intention en est une autre. Existe-il des principes clairs et admis par tous capables de nous aider à réguler notre vie en commun ?
Thème 3 : L’hospitalité
Le dilemme du visiteur permet aux élèves de faire la distinction entre un invité et visiteur, entre un autre et Autrui, pour mieux cerner ce qu’est une réelle différence. Les élèves ont tendance à effacer Autrui pour privilégier un entre-soi plus sécurisant. Or les rencontres humaines sont souvent des sauts dans l’inconnu. Et aucune société n’est réellement fermée sur ses vieilles connaissances. Quel est le bénéfice d’une telle prise de risque ?
Ce dilemme postule qu’un visiteur du soir, sonne à la porte de la maison. Personne n’était attendu : que faut-il faire ? Ouvrir, laisser la porte fermée, filtrer le passage ? Le problème posé est celui de l’hospitalité : si elle est une occasion unique de découvrir Autrui, elle peut s’avérer problématique. Faut-il donc la refuser sans réfléchir et rester en famille, n’ouvrir qu’à des personnes que l’on connait déjà (les alter ego), ou garder la porte ouverte de manière inconditionnelle ? L’hospitalité pose le problème du rejet et de l’ouverture. Pour sortir de ce dilemme, il faudra penser à quelle condition une hospitalité devient possible, pour éviter soit de s’isoler, soit de s’épuiser.
Thème 4 : La justice
L’enfance a une théorie politique, si l’on ose dire. Alors frappons aux portes de leur cité avec le dilemme de la distribution et ils parleront de la justice. Comment répartir les biens d’un groupe pour que personne ne sente lésé ou avantagé ? Ce dilemme permet de penser aux formes concrètes de la justice. Les élèves, souvent fascinés par le principe de l’égalité, sous-estiment combien certaines ruptures d’égalité, pour réduire les écarts entre les personnes, pour donner accès aux même chances, pour compenser un désavantage, sont en fait les conditions d’un monde plus juste. Mais comment introduire des inégalités sans blesser personne ? Comment adapter le règlement à chaque situation sans générer de jalousies ? Comment avantager quelqu’un en donnant le sentiment que tout le monde bénéficie de cette inégalité ?
Le dilemme commence par une distribution de bonbons, manifestement inégalitaire. Mais est-elle injuste ? À qui fallait-il donner le plus ou le moins ? À quelles conditions une rupture d’égalit...
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