Partager
Dossiers
Tous cycles

Accompagner les élèves dans l’usage de l’IA : un nouveau défi pour les enseignants

Accompagner les élèves dans l’usage de l’IA : un nouveau défi pour les enseignants
Adobe Stock | JMarques
Enseignant et responsable de l’innovation pédagogique et numérique à l’Institut Florimont à Genève, Yann Houry détaille les étapes pour bien travailler avec l’IA. Il convient de sécuriser le processus avec des outils fiables, puis d’éduquer les élèves au fonctionnement probabiliste de l’intelligence artificielle et à la maitrise de l’art de la requête. Il propose aussi différents usages concrets de l’IA en classe, autour de projets créatifs voire ludiques.

Lea.fr : Pourquoi et comment intégrer l’intelligence artificielle en classe ?

Yann Houry : L’IA bouleverse nos pratiques pédagogiques. Son intégration en classe ne doit pas être subie, mais encadrée. Les conditions d’utilisation sont claires : pas d’usage en dessous de 13 ans et une autorisation parentale jusqu'à 18 ans. Il faut veiller à choisir des outils sécurisés, comme Canva, un générateur d’images gratuit pour l'éducation où vous êtes dans un environnement sécurisé.

Concernant Magicschool.ia., qui propose de nombreux outils, un enseignant déplorait sur LinkedIn que l’assistance proposée sur le chatbot était américaine. Par conséquent, les numéros d’assistance sont américains et donc d’aucune utilité pour un utilisateur français. Sur un autre outil, Character.ia, on remarque que les thèmes restent très américano-centrés et peuvent présenter des biais. La prudence est donc de mise, surtout sur des thématiques sensibles. L’IA est un outil puissant, mais elle ne peut remplacer l’accompagnement de l’enseignant.

Comment sensibiliser les élèves à l’usage critique de l’IA ?

Il est primordial que les élèves comprennent le fonctionnement probabiliste de l’IA. Ses réponses peuvent contenir des erreurs ou des biais comme ceux que je citais, liées aux données d’entrainement. Il faut les encourager à questionner les résultats et à croiser les sources, par exemple avec Google Scholar, Jstor ou bien Perplexity, qui fournissent des références mais qui peut aussi halluciner. L’IA ne doit pas faire le travail à la place des élèves, mais les aider à progresser. L’oral est un bon moyen de vérifier qu’un élève a réellement assimilé ses apprentissages.

Quels usages concrets proposer aux élèves avec l’IA ?

Un formidable travail à faire avec les élèves est l’art du prompt, celui de poser les bonnes requêtes. Une phrase dans l’ouvrage Apprendre avec le numérique, publié en 2008, m’a marqué : « Ce n’est pas l’ignorance qui fait poser les questions, c’est la connaissance ». L’utilisation de l’IA suppose des connaissances.

Elle permet d’améliorer les apprentissages en adaptant les contenus à chaque élève. Par exemple, elle peut générer des résumés de cours, proposer des quiz personnalisés ou simuler des conversations interactives en langue étrangère. Les enseignants peuvent créer des scénarios de classe inversée : vous pouvez aussi demander à l’IA de faire une dissertation en économie ou en français, demander ensuite aux élèves ce qui peut être amélioré dans ce travail qui mérite un 12/20 et pas un 18/20.

Elle peut être employée pour renforcer les apprentissages. Des étudiants notant leurs cours, utiliseront l’IA pour générer un résumé, et d...

Envie de lire la suite ?
Créez votre compte gratuitement !
J'y vais
0 commentaire(s)